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Pas de retouches photo, tout se joue lors de la prise de vue.

L'image se révèle sous le "philtre" enchanteur du photographe qui, dans un processus inversé, redonne à la photographie sa picturalité.

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L'annonciation, cet instant unique où l'archange Gabriel annonce à Marie que Dieu l'a choisie pour être la mère de son enfant, est un véritable challenge artistique qui aura son apogée à la Renaissance.

Pour les artistes, voici le cahier des charges:

L'image doit représenter 4 attributs pour que le peuple, qui ne sait pas lire, comprenne en un regard l'enjeu de cet épisode biblique.

Je vous les livre:

- Le lys: symbole de la virginité de Marie.

- Le livre qui fait référence à la bible: la parole de Dieu.

- L'oiseau qui est l'esprit saint: l'image de Dieu.

- Le lit, objet fantasmatique, qui signifie que Marie portera l'enfant dans son ventre.

Mais à travers cette représentation, c'est le problème de l'espace qui est soulevé. Et avec lui, la perspective.

voici un espace plat. L'or indique que nous sommes dans le monde divin.Simone Martini 1333

Ici, Melchior Broederlam ( 1393) nous présente un espace profond un peu "foutraque" avec une utilisation très maladroite de la perspective cavalière. C'est presque une "vierge à bascule" tant le sol remonte. Mais nous remarquons que l'espace dans lequel est située la scène est devenu mortel (architectures humaines).

Il faudra attendre l'année 1440 avec Fra Angelico pour voir une perspective avec point de fuite assez maîtrisée et surtout une incroyable audace, puisque aucun élément du cahier des charges n'est représenté. En effet, il n'y a ni lys, ni lit, ni livre ni oiseau!

Mais le problème du rendu de l'espace va trouver son maître avec Piero della Francesca en 1470. C'est un bijou  mathématique qui se joue au centre du tableau dans l'enfilade des colonnes. Tout y est : coefficient réducteur, échelle de proportion, ombres portées, etc...

Ce n'est qu'avec Léonard de Vinci et Sandro Botticelli que l'Annonciation, enfin délivrée de ses problèmes techniques, montrera toute sa charge émotive.Pour cela il aura fallu un siècle et demi...

Léonard de Vinci, "Annonciation",1473.

Sandro Botticelli, Annonciation, 1489.

               "La muse endormie", Constantin Brancusi, 1910

  Projection de cette image à une classe de 5ème. Question du professeur d'Arts Plastiques.

- Savez-vous ce qu'est une muse?

Regards blasés des élèves.

- Ben oui.

- Et qu'est-ce que c'est?

- Un oiseau!

Regard circulaire du professeur. Cette réponse a l'air de faire l'unanimité. Le professeur se retrousse les manches, il va aller chercher la culture, "avec les dents s'il le faut"...

- Non, une muse ce n'est pas un oiseau! Allons! Vous avez vu la mythologie Grecque en 6ème!! Une muse...

Une élève bondit sur sa chaise, le doigt tendu (Mais si! ça existe encore!)

- Ah oui!!!!! JE SAIS!

- Oui? ( émotion du professeur )

- C'est un gros tuyeau!

La journée de la femme, de la jupe, de la recherche porcine, de la gentillesse, des blondes, de la terre, de la couette, des bisous, du patrimoine, de la lutte contre la solitude...mais pas de journée de la solitude.

Pour vénérer l'instant où l'on peut enfin se trouver. Etre face à soi.

Je vis dans une société où tout est mis en place pour combler le vide, pour remplir le moindre instant de solitude.

"Plus on est harcelé de bruits, matraqué d'images extérieures, et plus on se sent à l'intérieur dépeuplé, privé de toute imagination" Jacqueline Kelen, "L'esprit de solitude", Albin Michel,2005

Je cherche désespérément des temps morts, des temps pleins de rien, riches en silence.

"Souvent l'homme que je rencontre m'apprend moins de choses que le silence qu'il interrompt" Thoreau , 1857.

Sacrilège! Misanthropie!

Il faut être ensemble, en réseau, soudés, solidaires,accessibles par tous à tout moment, en troupeau, cohorte, en parti. 

                                                     Damien Hirst, "Cornucopia" 2008

Cela rassure les gouvernements. Un groupe est plus influençable, plus docile qu'un individu libre de penser, seul.

A quel moment propose-t-on à un adolescent de se trouver seul dans une journée?

S'il y a un film à aller voir avant qu'il ne soit trop tard, c'est bien celui-ci.

Film d'action avec un grand A.

Nous sommes à l'intérieur.

Dans l'intimité oppressante des passagers. L'intimité aveugle et confuse des terroristes. L'intimité alambiquée des politiques. L'intimité sobre et sensible d'un homme du GIGN. D'un groupe.

C'est chaud, c'est froid. A coup de sang et de coeur.

Je suis bouleversée, renversée, vrillée, par la seule volonté de Julien leclercq qui ne nous ménage pas. Pas un instant.

Un  final qui vous colle au siège.

Et j'en ressors émue jusqu'aux larmes.

Je pense à ceux qui ont donné ( volontairement ou non )  une partie de leur vie et de leur âme dans cet évènement dramatique.Et je remercie Julien Leclercq d'avoir eu la volonté farouche d'aller jusqu'au bout de son idée en récoltant l'information au plus près, le plus honnêtement possible.

 En 1h 30, "L'Assaut"  nous montre ce qu'est l'être humain.

Pour le pire et pour le meilleur.

Merci du fond du coeur.

Ce film a été sélectionné pour le Festival  de Tribéca à New York.